Le baromètre ING des investisseurs a un nouvelle fois légèrement augmenté en juin et dépasse à présent (de peu) son niveau neutre. Pour autant, les investisseurs restent indécis quant à l’évolution économique et des marchés. Ainsi, il y a une égalité presque parfaite entre les investisseurs pensant que la bourse va progresser, va corriger ou va rester stable dans les trois prochains mois. De même, s’il y a plus de répondants pour penser que la période actuelle est propice à l’achat d’obligations, près de quatre répondants sur dix sont indécis. La politique internationale alimente ce climat d’incertitude. D’ailleurs seuls deux investisseurs sur dix pensent que la situation géopolitique va s’améliorer au cours de l’année à venir. Dans ce contexte, une grande majorité d’investisseurs pense que les rendements des investissements seront influencés par les guerres dans les prochaines années.
Le baromètre ING des investisseurs a une nouvelle fois légèrement augmenté en juin, atteignant 102 points et repassant donc au-dessus du niveau neutre. Ce n’était plus arrivé depuis février. Pour autant, les investisseurs n’ont pas encore de conviction forte. Ainsi, 41% d’entre eux pensent que la situation économique belge ne changera pas dans les trois prochains mois. Ils sont même 30% à penser qu’elle va se détériorer, contre 26% pensant le contraire. Pour les marchés financiers, la situation semble même encore plus incertaine : 31% des répondants pensent que le marché boursier belge va s’améliorer dans les trois prochains mois, 30% pensent qu’elle va se détériorer et 31% pensent qu’elle ne va pas changer.
Six investisseurs sur dix pensent que leur situation financière n’évoluera pas à court terme
S’agissant de la situation financière de leur ménage, 20% des répondants considèrent que leur situation financière s’est améliorée ces trois derniers mois et 18% pensent qu’elle va s’améliorer dans les trois prochains mois. Dans les deux cas, ces pourcentages sont légèrement meilleurs que le mois dernier. « Ce qui surprend encore une fois, c’est la proportion élevée d’investisseurs pensant que leur situation ne va évoluer ni dans le bon, ni dans le mauvais sens » signale Philippe Ledent. En effet, six investisseurs sur dix pensent que leur situation financière va rester identique dans les trois prochains mois.
On soulignera encore que 31% des investisseurs considèrent que la période n’est pas propice à investir dans des secteurs risqués. Cela reste dominant par rapport à ceux qui pensent que c’est un bon moment (24%), mais c’est le pourcentage le moins élevé depuis le début de l’année. On ne peut certainement pas encore parler d’un appétit retrouvé pour le risque, mais une tendance dans cette direction pourrait s’installer.
Enfin, s’agissant de l’investissement en obligations, l’écart se creuse (enfin) entre la proportion d’investisseurs pensant que le moment est propice pour en acheter (29%) et ceux qui pensent le contraire (22%). En début d’année, ces proportions étaient encore de respectivement 24% et 27%.
La géopolitique s’invite dans les portefeuilles
Nous avons aussi interrogé les investisseurs sur leur appréciation de la situation géopolitique. Tout d’abord, 21% d’entre eux pensent que la situation va s’améliorer dans les douze prochains mois, contre 43% pensant qu’elle va se détériorer. Cette question avait déjà été posée en mars 2022, c’est-à-dire juste après le début de la guerre en Ukraine. A l’époque, les résultats étaient légèrement plus négatifs : seuls 16% des répondants pensaient que la situation allait s’améliorer contre 60% pensant le contraire.
Dans l’enquête de juin 2023, les plus jeunes investisseurs sont moins pessimistes que les personnes plus âgées. En effet, 32% des moins de 55 ans pensent que la situation géopolitique va se détériorer. Chez les plus de 55 ans, ce pourcentage grimpe à 57%. Cette différence en fonction de l’âge était moins marquée dans l’enquête de mars 2022.
Les guerres influencent les rendements selon près de neuf investisseurs sur dix
Les guerres sont-elles de nature à influencer les rendements des investissements dans les prochaines années ? 88% des investisseurs interrogés le pensent. On note ici aussi des différences en fonction de l’âge : ce pourcentage est de 76% chez les moins de 35 ans, mais monte à plus de neuf répondants sur dix chez les plus de 45 ans.
Les investisseurs ne semblent néanmoins pas se diriger massivement vers l’or, qui est pourtant souvent cité comme valeur refuge face à ce type d’événements géopolitiques. En effet, seuls 16% des répondants déclarent actuellement être investis en or (lingots ou pièces, trackers, actions de mines d’or…). Il faut aussi noter que paradoxalement, 27% des moins de 35 ans sont investis en or, contre seulement moins d’un sur dix ayant plus de 65 ans. Malgré son cours déjà élevé, un tiers des personnes interrogées pensent que la période est propice pour un investissement en or, contre 17% considérant que ce n’est pas intéressant dans la période actuelle.