Répartition des actifs

Carmignac: ‘La gestion active a de nouveau le vent en poupe’

« Nous attendons plus de volatilité et d’incertitude sur les marchés financiers, ce qui ouvrira des opportunités de market timing, d’allocation régionale et de stock picking. En résumé, de nouvelles perspectives s’offrent à la gestion active », déclare Frédéric Leroux, responsable de l’équipe Cross Asset chez Carmignac.

« Nous avons vu les premiers signes d’inflation dès début 2021. Je n’ai personnellement jamais cru qu’il s’agirait d’un phénomène transitoire. Je pense plutôt que nous nous trouvons dans un cycle inflationniste à long terme, qui va durer des années. Cette inflation n’est pas en hausse continue, elle connaît des pics et des creux. Nous avons vu un premier pic en octobre dernier, et observons à présent une baisse. Nous sommes donc actuellement dans une phase désinflationniste qui ralentit, entre autres car l’économie américaine s’avère plus résiliente que prévu », explique Leroux. 

« La baisse des taux d’intérêt a aidé les marchés boursiers. Le secteur technologique, en particulier, a bénéficié de l’essor de l’IA, qui a donné des ailes au NASDAQ. L’Europe aussi s’est bien portée au premier semestre, on y a vu une revalorisation des grandes valeurs de qualité. Le grand retour de la bourse japonaise fut un autre fait remarquable. La Chine fut, quant à elle, une déception notable. On attendait beaucoup de la réouverture du pays, mais le résultat n’a pas été à la hauteur. De nombreux investisseurs se demandent à présent si l’on peut encore investir en Chine. » 

Safety first

« Nos portefeuilles étaient investis en actions quasiment jusqu’au maximum autorisé. Nous avons cependant commencé à réduire légèrement ces positions ces deux dernières semaines car le taux d’intérêt américain a atteint un point un peu risqué. Notre exposition en actions avoisine actuellement les 30 à 35 pour cent, sur un maximum de 50 pour cent. Ce n’est donc pas extrêmement défensif, mais nous nous montrons tout de même un peu plus prudents. Nous sommes également surpondérés sur des secteurs thématiques tels que les soins de santé et les biens de consommation discrétionnaire. Nous avons également des positions dans l’IA », détaille Leroux.

« Nous avons en outre une position sur l’or et les mines d’or à hauteur de quatre pour cent maximum, afin d’anticiper une baisse des taux d’intérêt réels. Nous pensons en effet que les banques centrales ne souhaitent pas pousser trop loin leur durcissement monétaire. Elles ne veulent pas provoquer trop de dégâts. Lorsque les banquiers centraux renverseront l’équilibre entre faucons et colombes au profit de ces dernières, cette position se distinguera vraisemblablement. »  

La tentation orientale

« Nous étions auparavant très exposés à l’Europe et l’Amérique, et dans une moindre mesure aux pays émergents. Je prévois cependant une future hausse de la volatilité dans ces régions du fait de la lutte entre croissance durable et désinflation. Après neuf mois plus faciles, les investisseurs peuvent de nouveau s’attendre à une reprise des montagnes russes sur les marchés. » 

« Au Japon, l’inflation, de trois à quatre pour cent, n’est pas aussi forte qu’ailleurs. Cependant, après presque trente ans de pressions déflationnistes, les choses commencent à bouger. On peut de nouveau observer une certaine dynamique dans cette économie, restée en sommeil au cours des dernières décennies. On y voit donc quelques évolutions positives. Nous allons laisser plus de place au Japon dans les portefeuilles dès que nous aurons vu les premières conséquences du changement de politique monétaire au cours des deux semaines à venir. L’Inde peut également offrir des opportunités à présent que de nombreux investisseurs se détournent de la Chine. Il faudra donc s’intéresser à l’Inde sur le long terme. Nous nous intéressons également au Brésil pour son rôle d’exportateur de matières premières primaires, susceptibles de connaître une croissance au cours des années à venir. » 

« Dans la mesure où nous prévoyons plus de volatilité et d’incertitude, de nouvelles opportunités s’ouvrent pour la gestion active. Le choix des régions et secteurs sera de la plus haute importance. Un marché moins paisible crée des opportunités pour la gestion active », conclut Leroux.