Geert Noels, CEO et fondateur d’Econopolis, s’exprime de manière particulièrement critique à l’égard de la politique de la BCE, qui prolonge l’assouplissement monétaire à l’extrême. Aujourd’hui, la BCE devrait sortir son bazooka monétaire. À l’ordre du jour de la réunion de la BCE d’aujourd’hui figurent une nouvelle baisse des taux d’intérêt et la relance du programme de rachat d’obligations d’État (assouplissement quantitatif). Une politique dans laquelle Noels voit de nombreux risques.
Noels déplore la politique de la BCE depuis un certain temps déjà et a toujours plaidé en faveur d’une politique monétaire équilibrée et saine. Ce qu’il a exprimé hier sur Twitter en ces termes : « Le système monétaire européen a été brisé, le bon père de famille s’est mué en spéculateur, les bulles sont devenues la norme générale, les entreprises zombies focalisent l’attention et les problèmes d’endettement n’ont fait qu’augmenter. L’héritage de Draghi est comme celui de Greenspan : un véritable gâchis.»
Dans un autre tweet, il critiquait également vertement la politique de Draghi : « Demain, le 12 septembre, Draghi va faire adopter son dernier acte politique par la BCE. Probablement une baisse des taux d’intérêt et un nouveau rachat de dette. Sous la devise : chaque rhume nécessite maintenant l’antibiotique le plus puissant. Ou plutôt : junkie de l’endettement un jour, junkie de l’endettement toujours. »
Pas de rupture de tendance
Econopolis ne s’attend pas à un changement de cap majeur avec la nomination de Lagarde, la nouvelle présidente de la BCE. C’est d’ailleurs ce qui est expliqué dans un récent article de blog : « Cependant, nous ne devons pas nous attendre à une rupture de tendance majeure en novembre. Lagarde a déjà indiqué souhaiter poursuivre la politique monétaire accommodante de son prédécesseur, Mario Draghi. ‘L’inflation dans la zone euro reste trop faible, il faut donc poursuivre sur cette voie’, a-t-elle déclaré. Bien qu’elle ait aussi indiqué qu’elle tiendrait également compte des effets négatifs de la politique de relance. »
En outre, Lagarde plaide pour une BCE plus verte. « Bien entendu, la tâche première de la BCE est la stabilité des prix, mais notre politique doit également être attentive aux déséquilibres croissants et au changement climatique, et nous devons viser une croissance équitable et inclusive. »
Inquiétant
L’opinion d’Econopolis sur toute la violence monétaire à laquelle nous pouvons nous attendre est claire : « La foi en l’assouplissement quantitatif prôné par Draghi et Lagarde nous préoccupe. Ces interventions artificielles perturbent indéniablement les marchés financiers. Aujourd’hui, par exemple, il y a un stock de 17 000 milliards de dollars d’obligations avec un taux d’intérêt négatif – une situation intenable. Les baisses successives des taux d’intérêt ont également un impact majeur sur les épargnants. Dans notre pays, par exemple, le pouvoir d’achat de près de 300 milliards d’euros d’épargne a diminué de 15%.
La BCE affirme que ses stimuli permettront de réaliser une croissance économique de 2%. Néanmoins, il s’agit d’une expérience dangereuse qui peut coûter énormément d’argent si les choses tournent mal. En outre, Lagarde n’a aucune expérience de la banque centrale et est plus une femme politique qu’une experte. »