Malgré la croissance lente de la consommation des ménages aux États-Unis habituelle au début de l’année, c’est le produit intérieur brut (PIB) qui, avec 2,9 %, a le plus augmenté depuis le milieu de l’année 2015. « L’économie mondiale reste sur la bonne voie, mais les marchés boursiers deviennent plus volatils. »
Telle est la conclusion de Guy Wagner, CEO de la Banque de Luxembourg Investments, dans son analyse mensuelle. Selon l’économiste, c’est dans la zone euro que les signes d’un ralentissement conjoncturel sont les plus visibles, car l’impact de l’euro commence à se faire sentir. « Toutefois, comme aux États-Unis, les chiffres devraient s’améliorer au cours de l’année », indique Wagner.
Légère tendance à la hausse de l’inflation
Comme prévu, la Réserve fédérale américaine n’a pas modifié le taux d’intérêt de référence et le président Jerome Powell n’a rien lâché sur la politique future en matière de taux d’intérêt. « Il a cependant constaté que l’inflation sans l’énergie et l’alimentation n’était plus inférieure à deux pour cent », poursuit Wagner.
Il estime qu’il est de plus en plus probable que la BCE cesse d’acheter des obligations entre septembre et décembre de cette année. Il s’attend à ce que le taux d’intérêt soit relevé pour la première fois au plus tôt au cours du second semestre 2019. « Rien n’indique donc un quelconque changement dans les plans de la BCE. »
Au Japon, selon l’économiste, les dernières statistiques sur la production industrielle et le chiffre d’affaires du commerce de détail indiquent également une croissance plus faible du PIB. En Chine, la banque centrale a assoupli ses conditions monétaires en réponse aux signaux (limités) d’un ralentissement de la croissance.
Augmentation du taux obligataire sans cause apparente
En avril, les taux d’intérêt ont légèrement augmenté sans cause apparente, note Wagner : « La hausse des marchés boursiers et des prix du pétrole ainsi que la croissance plus faible que prévu du PIB américain au premier trimestre y ont contribué. »
Les taux d’intérêt à dix ans ont rebondi aux États-Unis, en Allemagne et en Espagne, mais sont restés stables en Italie. « En raison du coût élevé de la couverture du risque de change du dollar et de la persistance de taux d’intérêt bas sur les obligations libellées en euros, les marchés obligataires restent peu attractifs pour les investisseurs européens », déclare l’économiste.
Les marchés boursiers sont de nouveau plus volatils
Après un premier trimestre difficile, les marchés boursiers se sont redressés en avril. Cette reprise est due à la bonne tenue de l’activité trimestrielle des entreprises ainsi qu’à la réduction des tensions géopolitiques dans la péninsule coréenne. Mais l’incertitude concernant le différend commercial entre les États-Unis et la Chine demeure, selon Wagner, une préoccupation majeure pour les investisseurs. « Je m’attends à ce que les marchés boursiers redeviennent plus volatils au cours des prochaines semaines. »